Actualités > Construire selon les lois de la nature
Aujourd’hui, un projet de construction au Luxembourg ne peut voir le jour sans satisfaire toutes les exigences règlementaires en matière d’environnement. Un corpus législatif certes bienvenu, mais qui se complexifie et évolue constamment. Pour tous les acteurs engagés dans un projet, communes ou promoteurs, il convient donc d’être accompagné par des experts, à l’instar des ingénieurs-conseils de LSC Environmental Engineering S.A., membre de LSC Engineering Group que nous avons rencontré. Explications avec les directeurs de la société Samuel MAJERUS et Dr. Markus QUACK.
Depuis quelques années déjà, le Luxembourg a renforcé son positionnement sur les questions environnementales liées à la construction et a durci sa législation en la matière. Un projet immobilier peut être arrêté pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, s’il ne remplit pas tous les critères établis en matière de protection de l’environnement et de préservation de la faune et de la flore locale. « Si la dimension environnementale n’était, il y a dix ans, qu’un « nice to have » pour le secteur de la construction au Luxembourg, on peut clairement affirmer que c’est un « must-have » aujourd’hui » affirme Samuel MAJERUS.
Cette règlementation déjà conséquente ne cesse, en outre, d’être augmentée par de nouvelles lois, règlements et des aides publiques qui ne sont pas forcément faciles à suivre. Parmi ces derniers, citons le Pacte Nature, le Pacte Climat, l’inventaire des matériaux, la loi sur les performances énergétiques, les normes sur l’acoustique, sur l’accessibilité, les certifications ESG, la loi sur les soumissions publiques… Bien que compréhensible, l’actualisation du corpus législatifs pose de nombreuses complexités pour les différents protagonistes investis dans un projet : les communes, les promoteurs immobiliers et bien sûr les particuliers également.
Les plus petites communes notamment, ne disposent pas des compétences ou des ressources humaines et financières pour faire entrer ces nouvelles normes et les contraintes techniques qu’elles induisent dans leur processus de fonctionnement au quotidien.
« Ces règlementations étant souvent produites par les institutions européennes, sans prendre en compte les spécificités de chaque pays, ce n’est pas toujours chose aisée de les appliquer », indique Markus QUACK. « Prenons l’exemple du Milan Royal, un oiseau protégé dans toute l’Europe et qui est devenu très rare dans certaines régions. Au Luxembourg, cet oiseau est en revanche très commun, mais la règlementation fait que sa présence peut entraver toute activité de construction sur les zones où il se trouve », poursuit-t-il.
Selon que les clients soient des entreprises, des institutionnels ou bien des particuliers, les besoins diffèrent, mais l’objectif demeure pour les ingénieurs de trouver des solutions qui permettront de respecter les délais et les contraintes budgétaires. « On remarque que les promoteurs immobiliers sont particulièrement attentifs à l’obtention de certifications durables ou ESG alors que les communes, de leur côté, souhaitent particulièrement afficher un bilan climatique neutre », précise Markus QUACK.
Pour les ingénieurs-conseils en charge d’accompagner leurs clients tout au long du processus de conception et de construction, il faut aussi perpétuellement actualiser leur corpus de connaissances, déployer toutes leurs expertises. C’est la condition pour pouvoir assurer de manière efficace le suivi du projet. Tout l’enjeu est alors de pouvoir dresser une carte parfaitement exhaustive du projet, de toutes les possibilités et de toutes les contraintes possibles, au moment de le débuter. C’est ce qui permettra de ne pas interrompre plus tard les travaux car un des éléments clés n’a pas été pris en compte en amont.
Un des enjeux quotidiens pour les ingénieurs est donc d’avoir toutes les procédures en tête mais également de les expliquer de manière claire à leurs clients afin de réduire les risques de blocage. « Notre mission est notamment de dresser ce panorama complet, afin que notre client puisse respecter les délais qu’il s’est fixés », précise Samuel MAJERUS. Une mission qui ne se fait pas sans difficultés car certaines communes, par exemple, ne sont pas au fait des règlementations complexes existantes. « Une des tâches que nous prenons en charge est de les former à l’application de ces normes, mais aussi de leur expliquer en quoi le non-respect des décrets pourrait entraîner des difficultés par la suite », précise Markus QUACK. À cela s’ajoute l’incompréhension de certains clients, pour qui les enjeux financiers se voient contraints par l’application des lois en question, ou bien par la pénurie ou la flambé des prix.
« Certains clients sont mécontents de l’inflation que provoque l’application scrupuleuse de ces nouvelles règlementations environnementales. Nous devons alors faire preuve de pédagogie et préciser en quoi le non-respect des règles serait encore bien plus couteux à la fin », ajoute Markus QUACK.
En conséquence, les cabinets d’ingénieurs-conseils ont vu leurs ressources humaines dédiées à ces questions se multiplier de façon conséquente au fil des ans. D’un seul expert sur les questions environnementales il y a 30 ans, LSC Environmental Engineering dispose désormais de 32 spécialistes répartis en 4 équipes (procédures environnementales, évaluations et audits, énergies, économie circulaire), ce qui en fait le groupement d’experts environnementaux le plus large du Luxembourg. Un nombre en perpétuelle augmentation puisque la société devrait encore être rejointe par d’autres experts prochainement. Au regard de la complexité des questions et de l’incessante évolution de la littérature juridique, il semble en effet impossible d’avoir une personne qui centralise toutes les connaissances, mais bien des experts dans chaque domaine. « Nous disposons de plusieurs équipes d’experts spécialisés sur la thématique de l’énergie par exemple, ou bien de la faune et de la flore, et qui sont formés en continu sur ce sujet précis. Ils sont ainsi toujours à la pointe des connaissances pour aider au mieux les clients », indique Samuel MAJERUS.
Cette extension des directives liées à la protection de l’environnement ne va probablement pas cesser, et c’est une bonne chose convenons-en, en particulier dans le contexte d’un environnement en constante évolution et dans la perspective des défis à venir. Il faut en revanche que les acteurs de la construction, quels qu’ils soient, gardent toujours un œil sur l’actualité de ces lois afin de s’y conformer et de ne pas freiner l’évolution de leurs projets. « C’est d’autant plus vrai que la philosophie actuelle n’est pas seulement de diminuer le bilan carbone d’une ou l’autre action, mais bien d’avoir un impact positif, d’entrer dans une réelle circularité pour chaque projet », conclut Samuel MAJERUS.
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